Pour notre premier road-trip, nous avons décidé de partir 11 jours faire un tour d’Ecosse en van aménagé, du 14 au 25 octobre 2018. Les préparatifs ont duré plusieurs mois (calculs des frais de transport, de locations van ou B&B, frais de bouche, achats de vêtements de pluie et chauds, choix et calcul de l’itinéraire, etc.) Nous avons choisi de partir 11 jours pour avoir le temps de profiter de chaque lieu, sans être épuisés les derniers jours.
- Pourquoi le mois d’octobre ? Nous voulions éviter les vacances scolaires et ses hordes de touristes (ce qui est difficile de nos jours) et profiter des couleurs éclatantes de l’automne.
- Comment avons-nous décidé de notre itinéraire ? A l’aide des guides Routard et Lonely Planet, nous avons décidé des premiers lieux (souvent les incontournables) à photographier. Puis, nous avons regardé des blogs de voyageurs qui étaient partis en Ecosse et parlaient de leurs différents coups de cœur. Enfin, afin de compléter cette longue liste prévisionnelle, nous avons fait un tour sur Google Maps car ils inscrivent souvent des lieux « notables » sur leurs cartes. Nous avons ensuite acheté la carte Michelin de l’Ecosse et avons noté dessus tous les lieux qui nous intéressaient pour ensuite les relier et créer un itinéraire. Malheureusement, nous devons à chaque voyage faire des choix et des compromis. Il ne faut pas oublier d’inclure dans l’organisation des temps d’arrêts fréquents pour les prises de vue et les arrêts imprévus (la nature nous réserve souvent de belles surprises et il serait dommage de passer à côté à cause d’un timing trop serré …)
Itinéraire :
Jour 1 : Paris – Edimbourg
Jour 2 : Edimbourg – Inverness
Jour 3 : Inverness – Durness
Jour 4 : Durness – Achiltibuie
Jour 5 : Achiltibuie – Applecross
Jour 6 : Aplecross – Portree
Jour 7 : Portree – Dunvegan
Jour 8 : Dunvegan – Eilean Donan Castle
Jour 9 : Eilean Donan Castle – Glencoe
Jour 10 : Glencoe – Glasgow
Jour 11 : Glasgow – Edimbourg – Londres
Pour ce roadtrip, j'ai emmené mon appareil Nikon D610 équipé d'un L-bracket, un objectif Tamron 15-30 mm f/2.8, un objectif Nikkor 50 mm f/1.8, un objectif Tamron 70-200 mm f/2.8, des filtres Nisi 150 mm GND 0,9, ND 64 et circulaire landscape CPL, un porte-filtre Nisi S5, une télécommande/intervalomètre sans fil, un trépied Manfrotto avec une rotule Arca Suisse, ainsi qu'un sac Lowe Pro 450w.
Marion avait pris sa GoPro (Hero 4 Black) et un trépied Joby GorillaPod.
Jour 1 :
Partis très tôt le matin de Paris (où il faisait 25°C en journée), nous sommes arrivés à Edimbourg et avons passé la journée sous des torrents de pluie et 15°C … La gentillesse des Ecossais et la chaleur des pubs nous ont réchauffés et en bons fans que nous sommes, nous nous sommes acheté de quoi nous couvrir « façon Poudlard » !
Notre timing et la météo ne nous ont pas permis de photos d’Edimbourg, nous avons donc simplement profité de nous balader et de découvrir librement de la ville, que nous avons adorée! Edimbourg est une ville chargée de charme et d’Histoire, remplie de petits passages ou de grandes places, elle est très agréable à visiter à pied. En fin d’après-midi, nous avons rejoint notre AirBnB puis nous sommes reposés avant le départ en van.
(N'hésitez pas à nous demander nos adresses AirBnB à Edimbourg et Glasgow, nous avons été reçus comme des rois et nos hôtes étaient adorables !)
Jour 2 :
Lorsque nous avons organisé notre voyage, nous avons longuement hésité entre le van et la location d’une voiture, couplée aux B&B (Bed & Breakfast). Après des calculs budgétaires et une certaine soif de nouveauté et d’aventure, nous avons opté pour un « campervan », à mi-chemin entre le van et le camping-car. L’Ecosse est vraiment propice pour le camping : il existe des « campsites » partout et ils sont presque tous situés dans des lieux paradisiaques … ce qui était propice pour les photos de levers et de couchers de soleil que, comme vous le savez, nous aimons particulièrement 😉
Nous avons loué notre campervan chez Roseisle Luxury Campervans à proximité d’Edimbourg, en choisissant un « petit » van de moins de 6 mètres. En effet, nous craignions la conduite à gauche, la taille du van et les single track roads (routes à double sens ne laissant la place qu’à une voiture) que l’on trouve partout dans les Highlands !
Nous avons cependant eu la chance d’être surclassés, et avons donc loué un van un peu plus aménagé que celui que nous avions réservé, tout en conservant les dimensions « raisonnables » que nous souhaitions.
Et c’était parti pour le tour de l’Ecosse ! Nous étions un peu stressé à l’idée de conduire un véhicule aussi grand et à gauche. Je me suis lancé et la prise en main s’est finalement faite plus facilement que nous le pensions. Trop stressée par la conduite à gauche et la boîte automatique, Marion a décidé de prendre le rôle de copilote active, une organisation au poil, en particulier dans les ronds-points !
En route pour Inverness, nous avons d’abord dû prendre une route nationale qui ressemblait à une autoroute française, puis arrivés dans le Cairngorms National Park, nous avons pu découvrir ce qui fait la beauté de la nature écossaise : des couleurs incroyables, des lacs de toutes tailles à chaque coin de route, des vallées, des forêts et parfois … tout cela en même temps ! Nous nous sommes d’abord arrêtés à proximité d’un pont qui n’était pas prévu sur notre itinéraire : ce pont, servant au passage de trains, surplombait un immense lac et donnait un magnifique point de vue sur un château, invisible depuis la route … Une belle surprise !
Ensuite, nous nous sommes arrêtés à un point de vue que nous avions prévu de voir, très touristique, appelé « Queen’s view », surplombant le loch Tummel qui serpente dans la vallée. Marion a particulièrement aimé ce lieu. Le lieu était couvert par les nuages lorsque nous y étions mais ils laissaient entrevoir quelques éclaircies, qu’il fallait saisir rapidement.
En quittant Queen’s view pour arriver à Inverness, je n’ai pas pu résister à un arrêt pour capter le coucher de soleil au-dessus d’une rivière et des montagnes des Highlands, puis nous sommes arrivés à Inverness de nuit et nous sommes installés dans notre campsite au bord du loch Ness. Nessie ne nous a pas rendu visite cette nuit, nous sommes donc repartis bredouilles le lendemain.
Jour 3 :
Nous sommes partis en direction de Durness, à la pointe nord de l’Ecosse continentale. Sur la route, nous avons eu un temps très clément et une route très pittoresque, avec les premières single track roads. Les Ecossais sont d’un calme et d’une politesse au volant, ce qui nous a tout de suite mis à l’aise (et changé des taxis parisiens) 😉 Mille lieux sont dignes de magnifiques photos de paysage et ce quel que soit le temps.
En fin de journée, nous arrivons près de Durness. Cette pointe nord est très sauvage, elle nous a fait penser à la Bretagne avec ses falaises et ses baies au sable fin. Nous nous arrêtons dans un autre lieu touristique, bien que désert une fois que les bus de touring sont partis : les Smoo caves. Cette immense grotte, taillée par l’érosion et ayant certainement servi d’habitation aux humains il y a des milliers d’années, cache des cascades en son sein. C’est un endroit un peu magique, en particulier quand on s’y retrouve seuls.
Nous quittons les grottes pour aller sur notre campsite, à 3 minutes en voiture. Une fois sur le lieu, nous choisissons un emplacement et la vue est tout simplement à couper le souffle. Nous surplombons une magnifique baie et malgré le vent qui nous a bien secoués cette nuit, nous nous réveillons le lendemain avec une vue incroyable.
Jour 4 :
Nous nous réveillons avant le lever du soleil, déçus de voir que le temps est très couvert et pensant repartir sans avoir une belle lumière pour une photo de ce lieu magnifique. Nous nous apprêtons à partir, lorsque le soleil commence à pointer le bout de son nez, faisant des reflets colorés sur les nuages. Ni une, ni deux, nous sortons le matériel, nous nous couvrons et sous 5°C, nous prenons ce lever de soleil très coloré.
Cette route de la côte ouest a des airs de bout du monde avec ses falaises, ses petites plages, ses lacs, ses rivières et ses petits ponts … Dans cette journée, nous avons découvert la météo écossaise : soleil, pluie, nuages, éclaircies au moins 5 fois dans la journée. La lumière du soleil nous a donné des couleurs très variées à quelques kilomètres près : parfois des éclaircies, un ciel menaçant ou les reflets de la lumière sur les gouttes de pluie …
Sous des torrents de pluie, nous avons dormi à Alchitibuie dans un petit campsite très charmant qui donnait sur un lac. L’unique route pour y accéder était magnifique : elle faisait le tour d’un grand lac et était entourée de grandes montagnes et de vallées. Au coucher de soleil, les couleurs étaient sublimes. Cependant, pour capter un beau premier plan sur certaines photos, il faut faire preuve d’acrobaties ou de contorsion 😉
Jour 5 :
Repartis d’Achiltibuie, nous nous dirigeons vers Gairloch. Dans la matinée, nous passons au-dessus d’un pont et Marion remarque une rivière entourée d’arbres aux couleurs d’automne. Nous nous garons quelques mètres plus loin et partons en quête d’un point de vue accessible. Une fois sur notre rocher, nous attendons l’éclaircie qui apportera à la photo toute ses couleurs et sa luminosité, puis repartons.
Malheureusement, nous arrivons très tôt (14h) à Gairloch, où nous étions censés dormir et décidons de prendre de l’avance sur le jour d’après. C’était une grosse erreur, mais nous ne l’avons découvert que plus tard … Nous continuons donc notre itinéraire vers le sud en passant par les Victoria Falls, où nous avons un peu grimpé pour atteindre ce joli point de vue.
Puis nous longeons le charmant loch Maree et allons sur un parking sur la berge du lac. A notre arrivée, le temps s’était couvert et d’un coup, il se met à pleuvoir et le parking se vide. J’étais prêt à repartir, mais Marion a insisté pour aller voir tout de même ce qu’il y avait derrière le parking. Elle part seule avec son ciré et sa GoPro, puis m’appelle. Je sors du van et la rejoins, elle avait trouvé un superbe point de vue. Le temps que je sorte mon matériel, la pluie s’était arrêtée et le vent commençait à pousser les nuages et à dévoiler la montagne en face de nous.
Nous quittons ensuite le parking pour aller vers un campsite que nous avions repéré grâce au Routard et c’est ici que nos ennuis commencent. Arrivés devant le campsite, nous réalisons qu’il est fermé (nous étions hors-saison) et nous demandons que faire. Pour éviter de perdre du temps à réfléchir et trouver du réseau, nous décidons d’avancer en direction de la péninsule d’Applecross. Arrivés à proximité de Shieldaig, nous avons enfin du réseau !! Nous trouvons la localisation d’un campsite à Applecross, c’est loin, mais nous décidons de tenter la route. Nous arrivons près du Beinn Bhan au moment où le soleil se couche et bien qu’encore loin de notre lieu d’arrivée, nous arrêtons tout pour immortaliser ce spectacle.
A partir de ce moment, nous traversons Applecross dans la nuit, sans aucun éclairage autre que notre van, dans de hautes montagnes, sur une single track road qui faisait à peine la largeur de notre van. En toute honnêteté, nous ne faisions pas les fiers à ce moment-là … Après plus d’une heure de route de montagne à tenter d’esquiver les cerfs et moutons dans la nuit noire, nous arrivons au campsite … qui était plein à craquer !
Il est presque minuit, nous nous installons sur le parking du campsite. Nous n’avons pas de quoi brancher notre van pour avoir eau chaude et électricité. Nous nous faisons rapidement à manger et dormons sur le parking, après cette journée épuisante.
Nous vous raconterons la suite de notre périple dans une seconde partie sur ce blog. Au programme : des animaux, une météo capricieuse, deux jours sur l’île de Skye, quelques lieux de tournage d’Harry Potter et nos lieux coup de cœur lors de ce voyage …
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